La popularité du temps partiel en Suisse s’explique avant tout par le taux d’occupation des femmes sur le marché de l'emploi: elles travaillent près de trois fois plus à temps partiel (c’est-dire à un taux inférieur à 90%) que les hommes, selon l'OFS.

Question de praticité

Pour Rafael Lalive, professeur d'économie à l'Université de Lausanne, concilier emploi à temps plein et vie familiale reste compliqué en Suisse. "Il y a beaucoup de freins pour le travail à temps élevé pour les familles avec enfants. Le manque de crèches, le manque d'accueil [extrascolaire] et d'autres éléments, comme les normes sociales, expliquent que l'on attend que les mères s'occupent de leurs enfants", a-t-il analysé dans La Matinale de la RTS mercredi. La garde d'enfants est d'ailleurs la raison la plus souvent évoquée par les femmes en Suisse pour expliquer leur temps partiel. Cette garde est moins contraignante à organiser dans d'autres pays européens, poursuit Rafael Lalive, là où les congés post-naissances sont plus longs.

"Réponse à un besoin"

Valérie Borioli-Sandoz, responsable de la politique de l'égalité pour le syndicat Travail.Suisse, estime pour sa part que le choix du temps partiel est une nécessité plutôt qu'un choix de confort."Ce travail à temps partiel correspond à un besoin souvent exprimé par les femmes. C'est une manière qu'on a de répondre à ces besoins de conciliation avec une vie de famille", observe-t-elle. Là encore, elle pointe du doigt le manque de place dans les crèches ou leur prix trop élevé. Reste que les hommes suisses plébiscitent eux aussi grandement le taux de travail réduit, du fait du temps de travail hebdomadaire moyen particulièrement élevé: 40h12 pour un plein temps. Autrement dit, en termes d'heures, un temps partiel en Suisse peut équivaloir à un plein temps ailleurs.

En savoir plus - publié le 03.09.25 sur rts.ch / Elias Baillif / juma